Cela fait un an que je poste énormément de photos sur Instagram. Ce réseau social était pour moi un réseau d’échanges, plus ou moins artistiques, de moments capturés et qui permettait de partager des découvertes, de jolis endroits connus ou moins.
Ma passion pour la photographie trouvait donc là un moyen d’être partagée à la vue du plus ou moins grand nombre. Photographies de paysages au gré de nos balades, de week-end ou voyages pouvaient être publiées là.

Mais ma passion à moi, en photographie, ce sont les portraits (*et finalement cela m’arrange je vous explique plus bas pourquoi !). Pouvoir capturer cette expression du moment générée par une expérience vécue, une émotion, une découverte, ou tout simplement une scène de la vie quotidienne est un acte et un résultat figé, « magique et éternel ».

Avec la venue d’Oscar, je me suis abonnée à certains comptes de mamans -qui pour certaines possédaient aussi un blog-  quelques comptes, un peu, et puis beaucoup.
De jolis comptes, de jolis clichés, de magnifiques bébés et des intérieurs dignes de magazines de déco.

Au fil du temps, je me suis « prise au jeu » de publier également des portraits et des clichés qui mettaient en scène mes enfants.
Ancienne blogueuse musicale et photographe de concerts -activité obligatoirement délaissée avec l’attente d’un nouveau petit ange à la maison- l’envie de publier photos et écrits repris peu à peu le dessus. C’est ainsi qu’est né il y a un an mon blog.

La vie rêvée d’Instagram ?
Mais revenons à Instagram, le cœur du sujet de ce billet.
Il y a quelques semaines, Glamour publie le billet -humoristique/satirique – d’une de ses journalistes intitulé « J’ai suivi les conseils lifestyle des influenceuses pendant une semaine » : buzz et partage à gogos. Comme me le faisait remarquer une connaissance au sujet de cet article, Instagram et ses influenceuses nous renvoient une image bien lisse de la femme, de son intérieur, de ses enfants tout comme les pubs américaines des années 50 le faisaient en vantant les mérites des bonnes ménagères aux intérieurs parfaits, aux tenues nickel et aux enfants bien peignés et joliment habillés…

Sa réflexion et son analyse m’ont fait réfléchir sur la capacité à pouvoir prendre du recul et se positionner face à ses images véhiculées par des femmes actives, mères de famille (parfois nombreuses) qui arrivent à parfaitement tout mener de front tout en postant des photos « instagrammables » ?
Ces photos parfaites sous tout rapport ne sont pas le fruit du hasard : mise en scène, intérieur impeccablement bien rangé, une touche de déco trendy ici, un soupçon de plante que tout le monde s’arrache de là, un petit passage chez notre ami Photoshop et le tour est joué. Tout ceci est savamment nommé Design de soi…

Instagram ou la fausse réalité

Avouons-le, que ce soit un paysage, un intérieur, une photo lifestyle ou un portrait, lorsque nous postons une photo sur Instagram c’est parce qu’elle nous touche, que nous trouvons l’ambiance qui s’en dégage agréable, c’est aussi une envie de partager un moment qui nous a semblé tout simplement beau.
C’est, pour ma part, dans cette perspective là que j’utilise ce réseau social.

Je m’en sers également pour faire un lien avec mon blog et informer mes followers qu’un nouvel article est paru.

Le hic, est que, plus je découvre de comptes, plus je me fais la réflexion qu’Instagram devient un vrai business, un réseau purement esthétique, ou la valeur des choses est bafouée ; un réseau social avec ses codes bien précis auxquels il faut absolument coller pour espérer récolter des followers.

Un réseau tronqué, éloigné de la réalité et qui peut engendrer des complexes, une certaine infériorité si l’on n’est pas à même de prendre du recul. Nous nous retrouvons jugé et un jugement peut vite devenir négatif. J’ai pu voir des comptes « d’influenceuses » attaquées de front par des abonné(e)s, plus ou moins bien intentionné(e)s, des commentaires acerbes, attisés par de la jalousie (estime de soi abaissée) et tout ceci véhiculé par Instagram…

D’après une étude récente, Instagram serait le plus nocif des réseaux sociaux par rapport à l’estime de soi, et touche particulièrement les adolescents…

Savoir prendre du recul

J’aime figer sur ma « pellicule » des paysages, photos lifestyle ou portraits et, comme avancé plus haut, cela m’arrange. Oui énormément même ; en effet, vous ne verrez que très peu de photos présentant mon intérieur. Non pas que je n’aime pas la déco, loin de là, mais je trouve cela très personnel, notre intérieur c’est notre cocon, notre petit bout de vie.
Cela m’arrange aussi tout autant car je ne tomberai pas dans ce diktat de la femme qui veut que tout soit toujours impeccable, que rien ne traîne, que chaque chose soit à sa place.

Prendre du recul par rapport à toutes ces images parfaites véhiculées par Instagram n’est pas chose évidente. En un mot, il faut être capable de les filtrer (tout comme ces images sont inversement filtrées en amont de leur publication comme évoqué plus haut).

Je me fais en ce moment la réflexion que, tout comme les modèles des magazines peuvent véhiculer une dévalorisation de son corps, Instagram peut avoir une influence négative sur notre estime de soi et de notre qualité de vie…

Qu’en pensez-vous ? Comment réussissez-vous à vous placer par rapport à ce diktat du Design de soi ?